Cet album est un nouveau tournant du groupe, celle de la vraie domination de Roger Waters
les autres n’ont plus droit de composer, sauf David en partie dans Dogs
inspiré du Roman de Georges Orwell,”animals farm”, cette fable musicale est une critique de la société et surtout des êtres humains qui la composent, les images du cochon, du mouton et du chien caricaturent à eux 3 la bêtise du genre humain; les chiens sont conformistes, sécuritaires, les moutons sont suiveurs et les cochons dangereux
Presque politique, sorti en pleine période punk, alors que beaucoup scandent “no future”, pink Floyd sort ce disque excellent sur le plan technique, certains diront que c’est trop variété, quand on écoute vraiment bien, ça n’y ressemble pas à mon sens
les morceaux diffèrent beaucoup du précédent opus car même si ils sont très longs, c’est moins planant, beaucoup plus rock; les envolées de guitare et de batterie remplace les ballades d’orgue
mais entrons pour y voir plus clair
1 - Pigs on the wing part 1
Paroles & musique: Waters
l’image des cochons volants débute et termine cet album
jolie ballade acoustique, elle me plaît beaucoup
Waters nous prévient du danger que sont ces cochons
2 - Dogs
Paroles & musique: Waters et Gilmour
incroyable titre par sa longueur, le texte le plus long de leur discographie
pas de refrain ni de couplet, on débite à la suite les horreurs que représentent
entrecoupés de passages de guitare fameux, de jeux d’écho dans les voix, de cassures de batterie, on descend dans les enfers, puis ça hurle, la guitare électrique pleure, il est trop tard pour faire marche arrière
le monde des affaires est cruel, la société est cruelle, les politiques, les institutions, les chiens ont besoin de se frayer un passage en traquant et en éliminant les autres,je survit si les autres meurent, mais le passé nous poursuit indéfiniment, même dans les retraites dorées, tel l’oeil qui poursuivit Caïn jusque dans la tombe dans le poème de Victor Hugo
on les entends au loin ces aboiements, après 5 minutes, dans un passage plus calme, Gilmour assène alors des riffs parfaits
huit minutes sont passées, les orgues sont plus oniriques, batterie et aboiements, l’ambiance est angoissante
le chien d’autrefois cherche à sortir du labyrinthe qu’il a lui même construit, la conscience, le remords le ronge mais le mal est fait
les passages de batterie n’ont l’air de rien comme ça mais c’est très varié, puis la guitare acoustique repart pour le coup de grâce, la fin de l’histoire, que va t'il advenir de cet être abjecte, autrefois puissant et orgueilleux et qui n’est plus que l’ombre de lui même, sans ami, sans âme, bref sans vie...
la guitare électrique se déchaîne alors, dans des passages encore variés, des rythmes riches
qui ?
qui en est arrivé là ?
qui a fini mort a coté du téléphone ?
vous avez une petite idée ?............
final superbe !
3 - Pigs (three different ones)
Paroles & musique: Waters
ronronnement de cochons, on est dans l’ambiance, intro magnifique, piano, guitare, boum boum
le style est assez proche de dogs, mais les chiens sont loins
les porcs sont la, les paroles, comme la musique sont un déferlement de haine
contre les politiques, caricaturé comme des gros messieurs gras, moralisateurs
contre les policiers, phallocrates, pistolets à la main
les médias, les autorités, tous ont la voix du cochon répugnant
les jeux de guitare sont classiques, mais ça roule, avec de superbes effets de voix (je ne me rappelle plus du nom de l’appareil utilisé)
quand au final de Gilmour, il vaut son pesant d’or, 2 minutes de folie électrique enrobant montées et descentes de basse
titre très sombre, mais moi j’adore, comme le précédent
4 - Sheep
Paroles & musique: Waters
Inspiré du psaume 23 de la bible, le titre fustige le peuple des moutons
tous ces peuples asservis suivant leurs dirigeants jusqu’à aller à leur propre perte
débutant par un piano électrique que la basse accompagne entre deux bêlements
comme les 2 précédents, c’est une longue litanie, texte sans refrain mais acide
les jeux de voix se fondent dans les sonorités instrumentales dans un délicieux enchainement
le titre est très enjoué, beaucoup plus rapide, les moutons sont emportés dans le tourbillon
en plein milieu, il y a toujours ces cassures rythmiques, avec des bruitages qui rappellent “echoes”
la basse y est toujours aussi angoissante, la batterie toujours aussi inattendue, les riffs de guitare si impressionnants
a mi parcours on entend des voix electroniques, elles récitent la bible “le seigneur est mon berger....”
et ça repart de plus belle, déluge de sonorités
le final est toujours aussi bien huilé, fluide et mélodique
5 - Pigs on the wing
Paroles & musique: Waters
les gens ont trouvé la solution pour se proteger des cochons volants
un endroit sur pour cacher ses os
cet album superbe, je ne l’avais pas apprécié à sa juste valeur à la première écoute, mais depuis, j’ai radicalement changé d’avis, c’est un de ceux ou j’adore tous les titres, de part leur construction, leur longeur, leur symbolique, leur vitesse
quel dommage que les live de l’époque ne ressortent pas en DVD
on pourrait tourner un film, sorte de clip géant illustrant les propos, mais tous les acteurs y figurant n’apprécieraient pas à mon avis le casting
allez y lachez vous, mettez y tous vos hommes politiques, grands patrons, jouranlistes, ceux que vous aimeriez voir revetus d’un masque de chien, de cochon ou de mouton......